chapitre 100 image
Ce matin, je me réveil difficilement, j’ai dormi, mais j’ai l’impression que la nuit a été courte. J’ai repensé à plusieurs choses, et je dois dire que je suis angoissée, d’aller au collège, d’affronter le regard d’Estelle.

Je traine les pieds, je semble stagner sur mon petit déjeuner, je n’ai pas vraiment d’appétit à vrai dire. Ma mère m’encourage à avaler quelque chose avant de partir. Elle se demande également s’il est sage de me laisser retourner en cours ainsi.

J’ai très peur, je voudrais encore rester ici aujourd’hui, mais au fond de moi, je veux tout le contraire. Je veux essayer de faire face à cette situation, de surmonter ma peur. Je me force à m’habiller, je me dis que je n’ai pas le choix, sinon jamais je me sortirais de tout ça.

J’ai mis du temps pour me préparer, sur le chemin, je semble compter chaque pas qui me rapproche peu à peu vers cette confrontation.

J’ai malheureusement provoqué cette situation, à moi maintenant d’en faire face. J’arrive devant la grille, Guillaume m’embrasse en me demandant comment je vais. Je le rassure sans en être convaincu moi-même, je cherche Estelle et Kévin du regard, mais ne vois personnes.

Jonathan me dit qu’il a vu Kévin rentrer dans la cours, je regarde vers l’intérieur, mais je ne le distingue pas. Rien ne sert de le cherche plus que ça, la sonnerie retentit déjà, je me dirige alors vers ma salle.

Pendant les cours, j’ai du mal à suivre, je rumine encore les mots d’Estelle dans ma tête, espérant trouver une manière de lui présenter mes excuses. Je tourne, retourne cette scène des milliers de fois dans ma tête, mais je n’arrive pas.

Lorsque la fin des cours sonne enfin, je regarde dans la cours, essayant de trouver mes amis parmi les autres. J’arrive au réfectoire, je désespère de les trouver, puis j’aperçois Kévin seul.

Je m’avance vers lui me posant tant de questions, lorsqu’il me voit, il est surpris, puis il s’approche en me serrant contre lui. Je ne sais plus du tout quoi penser, je reste silencieuse, puis il me regarde…

Kévin : tu es déjà de retour ? Guillaume m’a dit que tu avais fait une crise
Moi : oui je suis là, pour la crise, j’ai réussi à m’en sortir
Kévin : plus vite que d’habitude même, c’est fou
Moi : mais tu n’es pas en colère après moi ?
Kévin : moi non, enfin je ne sais pas…
Moi : tu es seul ? Où est Estelle ?
Kévin : elle n’est pas venu depuis hier, elle est très mal en fait
Moi : c’est à cause de moi ?
Kévin : euh, je ne sais pas…
Moi : Kév, dis moi la vérité stp, j’ai besoin de savoir
Kévin : euh, oui un peu

Je suis choquée, triste d’avoir pu causer autant de tord à mon amie, je suis une nouvelle fois perdue dans mes pensées, puis je demande à Kévin si nous pouvons manger ensemble, que j’aimerais beaucoup lui parler.

Il accepte volontiers, il faut dire que Kévin est le garçon le plus gentil que je connaisse. Je me rappelle très bien comment nous étions plus jeunes, et comment nous sommes devenus amis.

Kévin était un garçon timide, qui aimait le monde de la BD et des jeux vidéo. Il était donc toujours assis seul dans un coin de la cours ne demandant rien à personne, à part le fait de le laisser tranquille. Depuis tout petit, il avait des soucis de santé, notamment au cœur, lui interdisant la pratique de tout sport, ce qui lui amené plus tard, à avoir une corpulence assez forte.

Sur ce dernier point, les autres enfants se moquait toujours de lui, venant l’embêter par moment dans la cours alors qu’il n’avait rien demandé. C’est justement lors d’un de ces jours, où des enfants sont venus le déranger, rire de lui ouvertement en lui donnant des surnoms rabaissant qu’Estelle, révoltée, à pris sa défense devant tout le monde.

Ce jour là, elle n’a pas eu sa langue dans sa poche, ce qui avait d’ailleurs attiré l’attention du directeur. Au final, grâce à Estelle, les enfants ont été punis, puis les parents avertis de leurs comportements.

Le jour suivant, Kévin restait encore seul, dans son coin, par habitude. Estelle s’est dirigée vers lui, puis lui à proposé de venir avec nous. Il était tout gêné, ne comprenant pas ce qui se passait, il est resté un moment avec nous, puis un autre, et encore un autre, pour au final, ne plus nous quitter.

Il était timide, réservé, mais Estelle a su le mettre en confiance, lui faire comprendre que nous serions à partir de ce jour, des amis. Depuis, j’ai appris à connaître Kévin, à savoir qu’il ne dit jamais non, qu’il est facilement influençable, très gentil, et qu’il partagera toujours ce qu’il a avec nous.

Il est notre nounours, celui qu’on aime taquiner, cajolé, celui qui est toujours à notre écoute, fidèle et sincère. Je suis dans tous mes états en repensant à tout cela, je verse une larme, puis Kévin me sors de mes pensées, lorsque nous nous asseyons pour manger.

Kévin : ça ne va pas ?
Moi : si, si, j’étais juste pensive
Kévin : ah, mais il ne faut pas te mettre dans cet état là
Moi : c’est juste que je me disais, à quel point, j’ai de la chance de vous avoir, et que j’ai tout gâché
Kévin : il ne faut pas dire ça, ce n’est pas fini
Moi : dis-moi, est ce que tu es fâché contre moi, honnêtement ?          
Kévin : non, pas du tout, j’étais triste de ne plus trop t’avoir avec nous, mais en même temps heureux de te voir rayonnante

Kévin a toujours été sincère, quoi qu’on lui demande, je suis franchement touchée par ce qu’il me dit. Pour lui, il ne voyait pas de mal à ce que je passe du temps avec Guillaume, car je suis heureuse. Pour ce qui est d’Estelle, c’est plus compliqué, il a essayé de la calmer, de lui parler, mais elle était tellement furieuse qu’elle n’entendait rien.

Nous avons que très peu vu Estelle dans un état de colère, ou du moins de petite colère. Genre pour un film ou alors une chose qu’elle ne retrouve plus. Mais l’état dans lequel elle était mercredi, j’ai peu de devoir l’affronter, et qu’elle rejette mes excuses.

Kévin me dit de passer chez elle demain, ses parents s’absente pour la journée, elle sera sûrement chez elle. J’aurais ainsi tout le temps qu’il me faut pour lui parler, si elle l’accepte bien entendu.

J’avoue que je ne sais pas comment réagir avec Kévin, je suis heureuse qu’il me pardonne ainsi, il est tellement gentil, puis il n’était pas du tout en colère après moi. Mais je lui promets de me rattraper, de tout faire que ça s’arrange entre Estelle et moi, et que nous nous ferons une soirée si tout va bien.

Kévin me sourit, il me dit qu’il n’en demande pas plus, il souhaite sincèrement que l’on soit bien tous les trois, que l’on puisse se refaire des sorties et autres.

Après le déjeuner, je ne vais pas retrouver Guillaume, je reste avec Kévin pour discuter avec lui, ne pas le laisser seul, et surtout rattraper un peu le temps perdu. Malheureusement les bons moments passent toujours trop vite, je le quitte pour rejoindre mes cours.

Le fait d’avoir pu parler avec Kévin déjà m’a beaucoup soulagé, j’ai pu suivre en partie les cours. Mais je reste tout de même pensive envers Estelle, je voudrais déjà passer un bon coup de balai sur cette histoire et pouvoir tout reprendre comme c’était avant.

Je le souhaite sincèrement, car c’est ma meilleure amie, celle sans qui je ne serais pas là aujourd’hui.
La sonnerie annonce la fin de la journée, ainsi que le début du week-end. Je retrouve mon chéri à la sortie, nous restons un moment pour parler avec Charles, Jonathan, ainsi que Kévin, puis nous nous saluons.

Guillaume me raccompagne jusque chez moi, sur le chemin je lui raconte un peu tout ce qui s’est dit entre Kévin et moi. Il croise les doigts pour demain tout ce passe bien, que nous puissions parler calmement, sans éclats de voix.

Une fois arrivés, nous nous installons dans le canapé pour continuer de discuter. J’aime comment il prend soin de moi, son côté attentionné, nous restons là, à nous parler, pendant qu’il m’attrape la main, me la caresse du bout des doigts.

Doucement nos lèvres se rapprochent, elles se connaissent si bien, on dirait qu’elles sont faites pour être ensemble aussi. J’adore le gout particulier de ses lèvres, cette façon qu’elles ont de danser avec les miennes. Je me laisse aller petit à petit, basculant doucement vers l’arrière pendant que Guillaume m’accompagne dans ma descente.

Je le sens déjà bander contre ma cuisse, j’aime quand il me désire ainsi, je sais déjà à quoi m’attendre. Mon cœur bat lentement, calmement tandis que ses mains parcourent mon corps.

Je suis calme, mais pourquoi d’ailleurs ?

Guillaume : ça va mon cœur ?
Moi : oui, oui, je vais bien
Guillaume : ça te plaît ?
Moi : oui, continue, embrasse-moi

Mon chéri me rejoint à nouveau, je ferme les yeux, me laissant emporter doucement. Sa main vient glisser sous mon T-shirt, remontant jusqu’à se poser sur ma poitrine. Le contact est doux, léger, et je ressens comme, un vide…

Qu’est ce qui m’arrive ? Pourquoi je ne ressens pas les mêmes choses que d’habitude ?

J’essaie de sonder mon corps, comme à la recherche d’une partie de moi qui serait excitée, mais rien. Je ne comprends pas, pourtant nous sommes là tous les deux, je l’aime, mais il ne se passe rien. Je ne sais plus quoi faire, dans ma tête je pense à Estelle, elle est en pleure, elle est mal, à cause de moi.

Moi : hum, attends, une seconde stp
Guillaume : ça ne va pas ? Je t’ai fait mal ?
Moi : non ce n’est pas toi, je… je ne sais pas ce que j’ai
Guillaume : c’est peut être toute cette histoire qui te travail encore
Moi : oui ça me travail toujours, je suis désolée, je crois que je n’ai pas la tête à ça
Guillaume : hey, ne sois pas désolée, c’est moi aussi, je n’aurais pas du essayer
Moi : mais ça fait depuis mardi qu’on a rien fait, en plus je ne t’ai même pas fait jouir ce jour là
Guillaume : mon cœur, crois moi, ce n’est rien, je ne veux pas te forcer alors que tu ne te sens pas bien

Il vient m’enlacer tendrement, tout en déposant un baisé sur ma joue. Je m’en veux, déjà que je fais du mal à mes amis, puis maintenant ça. J’ai l’impression de tout faire de travers, heureusement que Guillaume est gentil et compréhensif.

Nous restons alors ainsi, à parler, jusqu’à ce que ma mère arrive de son sport. Je suis surprise, nous n’avons pas du tout vu l’heure passer. Même elle est étonnée de voir Guillaume encore présent à cette heure-ci.

Elle se demande si son père ne va pas être furieux en voyant son fils rentrer plus tard que d’habitude. Mais Guillaume la rassure, il n’en fera rien, d’ailleurs il va de suite l’appeler pour lui dire qu’il est en chemin.

Pendant ce temps ma mère me demande comment s’est passé ma journée, si je vais mieux. Je lui donne les grandes lignes avant que Guillaume ne finisse son appel. Apparemment son père est invité à une soirée, et rentrera assez tard. Son père est souvent invité par des clients de la banque, il vient surtout faire acte de présence comme il le dit, et de ce fait Guillaume passe toujours ses soirées seul.

Ce qui ne change pas d’habitude à vrai dire, puisqu’on son père ne partage vraiment pas de moment avec lui.

Ma mère est toute triste d’entendre ça, alors elle l’invite à rester manger avec nous, puis nous le ramènerons en fin de soirée. Je suis vraiment enchantée par cette idée, l’idée de partager plus de moments avec mon chéri me plaît toujours. Ma mère passe donc à la douche, surtout après sa zumba où elle a beaucoup suée.

Après quoi nous aidons ma mère à préparer le repas, tout en parlant, en riant, ce qui me fait vraiment le plus grand bien. Cette soirée pour moi, en présence de ma mère et Guillaume à tout simplement été parfaite, c’est vraiment ce qui me fallait pour me remonter le moral, et penser à autre chose. C’est la première fois que Guillaume passe la soirée avec nous autour d’un bon repas, il se sent à présent comme chez lui. Puis après avoir mangé le dessert, ne voulant pas trop abuser de la gentillesse de ma mère, nous l’avons ramené chez lui.

Guillaume nous remercie de nouveau pour cette soirée, c’était un plaisir pour ma mère, et s’il le souhaite, il sera toujours le bienvenu pour d’autres soirées.

De retour chez nous, je remercie également ma mère pour cette bonne idée qu’elle a eue, puis je viens l’enlacer. J’ai vraiment de la chance de l’avoir, d’avoir Guillaume aussi, puis je regagne ma chambre pour aller me coucher, dans l’objectif d’être en forme pour demain, afin de parler avec Estelle.
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