chapitre 46 image
Les jours suivants sont vite passés, et nous voilà déjà de retour au collège pour la rentrée. Je n’aime pas trop ce moment où nous sommes tous réunis dans la cours pour essayer de voir comment nous sommes répartis dans les classes.

Il y a beaucoup d’élève, les années précédentes il m’était impossible d’être ici au milieu de tous sachant que je faisais directement une crise. Mais aujourd’hui je vais mieux, même si je n’aime pas trop être bousculée. J’accède difficilement au tableau pour voir dans quelle classe je me trouve et surtout voir si je suis avec Estelle et Kévin, ou au moins un des deux.

Nous recherchons tous les trois nos noms, Estelle trouve le sien et Kévin est avec elle, malheureusement pour moi je me retrouve seule dans une autre classe. Mais ce n’est pas grave, ce n’est pas la première fois, mais au moins pour cette dernière année j’aurais voulu être avec l’un d’entres eux.

Les jours passent et je découvre un peu plus ma classe, il y a les comiques, les travailleurs, ceux qui ne font pas grand-chose, et toujours au moins un ou deux timide. Je découvre également mes professeurs, je retrouve certains que j’ai déjà eu et de nouveaux.

La rentrée se déroule donc très bien dans l’ensemble et arrive un jour particulier puisque c’est mon anniversaire. J’ai aujourd’hui 15 ans, ma mère me dit toujours que je grandis trop vite et le soir j’ai le droit à un bon repas à la maison, en compagnie d’Estelle et Kévin. J’ai de jolis cadeaux de la part de tous, et ça me fait très plaisir de partager ce moment avec eux. J’ai aussi le droit à un beau gâteau et en soufflant mes bougies, je me dis que j’aimerais me lancer auprès d’un garçon que j’observe depuis quelques temps. Je fais le vœu d’avoir le courage de faire un pas vers lui et que tout ce passe bien.

Lorsque j’ai revu Guillaume à la rentrée, je dois avouer que je me suis sentis toute bizarre, je ne l’ai dis à personnes encore mais j’aimerais faire en sorte qu’il me remarque, que l’on puisse se parler, et apprendre à se connaître. Bien sûr, je ne me suis pas lancée dès le lendemain, mais les jours suivants je le regardais, il n’a pas changé, il a toujours les mêmes amis avec qui il traine tout le temps. Il n’est pas le garçon le plus populaire, je dirais même qu’il me ressemble assez, il est discret, gentil.

Pour vous le décrire, Guillaume est plutôt mince physiquement, un peu plus grand que moi, brun, les cheveux souvent en pagaille, les yeux noisette, la peau clair. Je ne sais pas grand-chose de lui, n’ayant pas pu parler avec une personne le connaissant, mais je sais que j’aimerais apprendre à le connaître en lui parlant directement si j’ai un jour une chance.

Mais en toute honnêteté je n’arrive pas à saisir ma chance, ou du moins la provoquer, je reste toujours assise de l’autre côté de la cours à le regarder furtivement pendant que je parle avec mes amis. Un soir à la maison, je suis assise dans le canapé, devant la télé mais pensive. Je pense bien entendu à Guillaume, et je suis en colère contre moi-même de ne pas réussir à faire un pas vers lui. Je n’ai parlé à personne de tout ça, même si je sais que ma mère pourrait me donner des conseils ou autres.

Je regarde alors ma mère, elle est sur l’ordinateur en train de parler sur le site de rencontre et je lui demande si elle fait de nouvelles connaissances.

Maman : non pas vraiment, en fait je parle avec un des hommes que j’ai rencontré pendant ton absence
Moi : ah bon ? Lequel ?
Maman : Laurent
Moi : celui qui était nul au lit, je pensais que tu ne voulais plus le revoir
Maman : c’est vrai, il est nul, il n’a pas non plus beaucoup de qualités, mais ce que j’aime c’est que malgré tout ça, il est venu me parler

En entendant ses mots je me suis mise à penser à ma situation actuelle, mon manque de confiance en moi pour essayer de parler avec Guillaume. Je ne suis sans doute pas la plus belle des filles, mais j’ai quelques qualités qui pourraient plaire, et si je ne tente pas ma chance, je ne saurais jamais si j’en ai au moins une.

Nous sommes début Octobre, et je n’ai pas encore trouvé le courage d’aller lui parler. Je suis assise aux côtés de mes amis dans cette cours, et je continue de regarder Guillaume à l’autre bout. Je me lève et me dirige doucement en sa direction, j’entends derrière Estelle qui m’appelle pour me demander où je vais, mais je ne réponds pas, comme si je ne pouvais pas car dans ma tête je n’ai qu’une idée.

Je traverse la cours, personne ne fait vraiment attention à moi, j’arrive à quelques mètres de Guillaume et il tourne la tête vers moi. Je suis intimidée par son regard, je suis presque devant lui et je me sens bizarre, ou plutôt comme mouillée, pourtant je ne pense pas que je sois excitée.

J’ai un moment de doute, je vois le regard de Guillaume comme surpris mais il regarde plus bas, alors machinalement je baisse les yeux, et je remarque alors une petite tâche sur mon jean à l’intérieur de ma cuisse droite.

Dans ma tête tout se bouscule, ce sont mes premières règles qui apparaissent et il a fallu que ça arrive maintenant, au milieu de tout le monde, juste devant Guillaume alors que je venais de trouver le courage de venir lui parler. Je ne sais plus du tout quoi faire, je reste bloquée, et je sens monter en moi une crise de panique. Je détourne le regard, je cherche quelqu’un, quelque chose qui pourrait m’aider à me sortir de cette situation mais rien.

C’est au moment où je suis le plus perdu, que je sens une présence, une main qui m’agrippe, je relève la tête et c’est Guillaume qui est là devant moi. Il a retiré sa chemise qu’il portait par-dessus son T-shirt et me la mise autour de ma taille, il m’a demandé ensuite si je vais bien, mais devant mon manque de réponse, il m’a demandé de le suivre.

Je ne comprends pas tout ce qu’il me dit, c’est comme si sa voix résonnait sans être compréhensible. Je suis vite rejoins par Estelle et Kévin qui ne m’avait pas lâché du regard de l’autre côté de la cours, et nous voici à l’infirmerie.
L’infirmière du collège me connaît bien, elle sait surtout que je peux avoir des crises de panique, et dans ces cas là, elle appelle aussitôt ma mère. Je suis toute seule dans l’infirmerie, les autres attendent dehors, bien que l’heure de reprendre les cours a sonné.

Je retrouve très vite mon calme maintenant, et l’infirmière est contente de constater les progrès que je fais chaque jour. Je suis avec un verre d’eau pendant que je reprends mes esprits et j’ai toujours la chemise de Guillaume à ma taille. Plus j’y repense et plus je me dis que je n’ai vraiment pas eu de chance sur ce coup là, et maintenant je ne sais pas ce que peut penser Guillaume de moi.

Quelques minutes après c’est ma mère que j’entends dans le couloir parler avec l’infirmière. Elle lui dit que ma crise est passée, mais qu’elle préfère que je rentre chez moi pour être plus tranquille et surtout pouvoir me nettoyer suite à ma perte de sang.

En sortant de l’infirmerie je croise mes amis et Guillaume, ma mère leur dit que je serais de retour demain. J’ai honte de croiser le regard de Guillaume, alors je n’en fait rien et je sors du collège avec ma mère pour rentrer chez nous.

Une fois à l’appartement je vais directement dans la salle de bain me nettoyer, après quoi je vais dans ma chambre pour m’isoler un peu. Ce n’est qu’une heure plus tard que ma mère entre dans ma chambre pour voir comment je vais. Elle s’assoit dans mon lit pour me parler, me dire que je deviens peu à peu une jeune fille, qu’il faudra que l’on surveille de près mes prochaines règles, mais que je n’ai pas d’inquiétude à me faire.

Je suis rassurée d’entendre tout ça de ma mère, ma crise de panique est sans doute exagérée, mais je ne savais vraiment plus comment réagir face à tout ça, et je me demande encore si tout le monde a vu la tâche de sang que j’avais. Ma mère me rassure encore une fois et peu à peu mes questions disparaissent.

Maman : tu te sens mieux ma chérie ?
Moi : oui mieux, merci
Maman : c’est normal, et dis moi, une question. Qui est ce garçon qui t’a passait sa chemise ?
Moi : euh…
Maman : tu peux me le dire, n’ai pas peur
Moi : en fait,… j’ai un faible pour lui depuis un moment, et aujourd’hui je voulais tenter ma chance pour lui parler
Maman : oh ma chérie, je suis fière de toi
Moi : oui mais je n’ai pas eu l’occasion de lui parler avec ce qui c’est passé, et je ne sais pas si je peux avoir une seconde chance
Maman : chérie écoute moi, quand je l’ai vu tout à l’heure il était inquiet pour toi, et de plus tu as sa chemise, donc tu as une chance de lui parler quand tu lui rendras
Moi : oui c’est vrai, au fait sa chemise, elle n’est pas tâché ?
Maman : non ça va, mais je l’ai nettoyé tout de même, tu pourras lui rendre sans problèmes

Après cette discussion avec ma mère je me sens déjà mieux même si quelques questions sont toujours présentes. Mais le reste de la soirée c’est très bien passée. Je n’ai pas trouvé le sommeil très vite, mais j’ai tout de même bien dormi.
De retour au collège je repense à ce que m’a dit ma mère, et à la nouvelle chance que j’ai aujourd’hui de parler avec Guillaume. J’attends après le déjeuner pour pouvoir lui rendre sa chemise et lui parler, je me lève et me dirige vers lui, il me voit au milieu de la cours avec son vêtement et se lève aussi pour venir à ma rencontre.

Guillaume : salut
Moi : euh salut
Guillaume : tu vas mieux ?
Moi : euh oui, mais je ne veux pas parler de ça stp, c’est gênant
Guillaume : oh désolé, je ne veux pas te mettre mal à l’aise
Moi : non désolée c’est moi, j’ai l’impression que tout le monde m’observe suite à ça
Guillaume : pas du tout, si ça peut te rassurer, personnes n’a rien vu, même mes potes m’ont demandés ce qui c’est passé
Moi : et tu leur a dis quoi ?
Guillaume : qu’il faisait chaud et qu’il me semblait que tu faisais un malaise, pour le coup je t’ai conduis à l’infirmerie
Moi : d’accord (petit sourire), en tout cas, merci d’avoir réagi comme tu l’as fais
Guillaume : c’est normal, ma cousine a vécu la même situation pendant les vacances et du coup je sais à quel point ça peut être gênant
Moi : c’est vrai, je ne savais plus où me mettre (sourire timide)
Guillaume : et d’ailleurs tu venais pour me voir ?
Moi : euh oui pour te rendre ta chemise
Guillaume : euh ça c’est aujourd’hui oui merci, ahaha mais pour hier je veux dire
Moi : ah oui, euh… je voulais te parler en fait
Guillaume : oh pour me demander quelque chose ?
Moi : euh en fait, …. Je voulais parler avec toi, pour apprendre à te connaître
Guillaume : oh, mais … je ne sais pas quoi te dire là…
Moi : ahaha tu n’es pas obligé de tout me dire là maintenant, mais si tu veux par exemple, on peut  se voir plus tard pour se parler
Guillaume : ah euh oui ok,… un genre de rendez-vous ?
Moi : oui tout à fait (petit sourire)
Guillaume : cool, euh donc ça te dit de se voir après le déjeuner ?
Moi : ça me va tout à fait hihi
Guillaume : ok c’est cool, donc à lundi après le déjeuner (sourire timide)
Moi : a lundi oui (tout sourire)
 
Je me retourne et repars en direction de mes amis, et en moi-même c’est un véritable feu d’artifice, je suis tellement contente d’avoir pu lui parler. A peine assise qu’Estelle débuta ses séries de questions, j’étais tellement heureuse que je n’ai pas pu tenir ma langue et je lui dis tout. Il me tarde déjà de passer ce week-end pour être lundi et lui parler à nouveau.

Bien sûr le soir chez moi je raconte tout à ma mère dans les moindres détails, ainsi que tout ce que j’ai pu ressentir, et elle est très heureuse que je l’ai fait, et surtout elle attend la suite avec impatience, tout comme moi…
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