chapitre 102 image
Après quelques minutes de marche, à me repasser toute cette histoire en tête, nous arrivons devant l’immeuble de Guillaume. Je n’avais pas fait attention hier soir lorsque nous l’avons ramené, mais c’est vraiment un bel immeuble, rien à voir avec le notre.

Les escaliers sont grands, bien espacés, nous arrivons devant une grande porte, puis Guillaume l’ouvre. Je découvre alors un appartement vraiment spacieux, bien éclairé, tout simplement luxueux.

A vrai dire, je ne saurais pas vraiment si c’est vraiment égal au luxe, vu que c’est la première fois pour moi que je vois un tel appartement. Mais comparé à celui dans lequel nous vivons ma mère et moi, il n’y a pas photo. Il y a vraiment une fracture sociale si je puis dire.
 
Guillaume me propose à boire, puis me débarrasse de ma boîte. J’oubliais que je l’avais toujours en main, ce gâteau qui était pour Estelle. Je tente de boire quelques gorgées, tout en essayant d’arrêter de verser des larmes, mais je n’y peux vraiment rien.

Mon chéri me demande ce qui s’est passé, alors je lui raconte tout en détail, je lui dis que je m’attendais à ce genre de réaction, je ne veux pas juger Estelle, mais je sais qu’elle est têtue et qu’il est difficile de la faire changer d’avis.

C’est une fille souriante, qui a le cœur dans la main, mais qui peut aussi avoir un caractère froid quand quelqu’un ou quelque chose la blesse. Le fait que je sois la cause de cette blessure n’a vraiment pas dû être facile pour elle, et moi je me ramène comme ça, avec un gâteau, et de petites excuses.

Je la comprends parfaitement, je suis vraiment nulle sur ce coup là, je n’assure pas, je devrais être au dessus de tout ça, je devrais être au top dans mon rôle de meilleure amie, et pourtant.

Tout en déballant mon sac, je continue de pleurer, déversant toute ma peine sur Guillaume qui m’écoute sagement. Au bout du rouleau, ma peine laisse place parfois à des moments de colère, contre moi-même, voir aussi contre Estelle, à savoir pourquoi elle est si dur avec moi.

Je peux la comprendre, tout comme parfois je peux être perdue, ne trouvant pas la réponse, ou alors cherchant des hypothèses. Mais tout cela ne sert à rien, je suis là, je n’ai pas réussi à récupérer Estelle, je n’ai pas réussie à garder notre amitié intacte, puis tout ça me fatigue.

Je me sens vraiment épuisée, par tant d’émotion en si peu de temps, la tristesse, la colère, mais au-delà de ça, ce sont le regret et le jugement qui sont le plus difficile à porter. Je me sens lourde, les épaules chargées, la tête qui ne va pas tarder à exploser, arrivant à saturation.

Guillaume le voit très bien, il me prend par la main, je marche à travers un grand couloir, jusqu’à arriver dans sa chambre. Il m’allonge dans son lit, se place à mes côtés, me recouvrant de sa couverture, puis me demande de fermer un peu les yeux.

J’ai la tête lourde, remplie de toute cette histoire, de ces scènes que je me repasse, toute aussi différentes les unes des autres, mais n’arrivant toujours qu’à une même finalité. J’ai beau me forcer à trouver mes mots, à retourner chaque situation, mais la fin semble inéluctable.

Au travers de toutes ces pensées, je finis par m’endormir dans les bras de Guillaume, un instant durant lequel je vais mettre mon cerveau sur pause. Je ne sais pas combien de temps j’ai fermé les yeux, en tout cas je me sens encore un peu fatiguée, mais beaucoup mieux tout de même.

A mon réveil, je suis seule, je n’ai pas du tout sentie Guillaume se lever. J’observe autour de moi sa chambre, puis je me lève un peu curieuse en voyant des photos sur le mur face à son bureau. C’est la première fois que je viens là, dans son espace à lui, alors je prends le temps.

Je suis debout au milieu de la chambre lorsque mon chéri ouvre la porte, il est surpris de me voir réveillée. Il me demande comment je vais, ce n’est pas la grande forme, mais ça va beaucoup mieux, puis le fait d’être ici pour la première fois me change les idées.

Il me raconte un peu chaque histoire derrière ces photos, il m’en montre également de lui plus jeune, avec sa mère, puis sa cousine aussi. Il me fait sourire en me racontant quelques souvenirs, puis il continue en me montrant des affaires auxquels il tient.

Il a également une guitare, il prenait des cours quand il était plus jeune, c’est sa mère qui le voulait, puis quand ses parents ce sont séparés, il ne la plus touché. J’aurais voulu qu’il me joue un morceau, mais il a tout perdu d’après lui.

Mon téléphone sonne, c’est ma mère qui appelle, elle se demande où je suis, je la rassure de suite, lui disant où je suis. Elle me demande si je vais bien, je ne peux pas lui cacher que ma rencontre avec Estelle c’est mal terminée. Je termine cet appel en lui disant que je vais rentrer d’ici une heure, pour ne pas qu’elle s’inquiète plus que ça.

Je voudrais encore profiter d’être avec Guillaume, puis je lui demande de me faire visiter. L’appartement est très grand, j’ai l’impression qu’il occupe tout l’étage de cet immeuble. D’ailleurs pour aller de sa chambre à la porte d’entrée, il nous faut tout même faire un certain nombre de pas. Par comparaison, lorsque je sors de ma chambre, je vois le salon, ici non.

Donc de la porte d’entrée, Il me montre de nouveau le salon, il y a de grandes fenêtres tout en hauteur qui accentue encore plus l’espace de cette pièce. Toujours pour comparer, cette pièce pourrait contenir notre salon plus la cuisine si je ne me trompe pas, ou même plus. Nous continuons par la cuisine, belle est très grande aussi, où se trouve également une grande table à manger.

La première porte dans ce long couloir donne sur un bureau, celui de son père. Un bureau qui contient également un canapé et deux fauteuils, ainsi qu’une bibliothèque, et quelques tableaux.

Nous poursuivons par la salle de bain qui est tout simplement magnifique, elle contient une douche à l’italienne, ainsi qu’une baignoire à part, des toilettes et un immense miroir couvrant pratiquement tout le mur devant deux lavabos. On doit vraiment être à l’aise pour prendre sa douche ici, seul ou à deux.

Il y a également une buanderie, toute équipée, une autre chambre qui ne sert vraiment pas, puisqu’il n’y a aucun ami qui vient ici pour l’occuper. Puis la dernière pièce, la chambre de son père qu’il ne me fait pas visiter, même lui n’y entre pas. Mais d’après la description que me fait Guillaume, c’est la plus grande de toutes, contenant aussi une salle de bain, et un dressing.

D’ailleurs Guillaume m’a montré le bureau, auquel il n’a pas le droit d’y mettre les pieds non plus. Je suis encore stupéfaite par cet appartement aux dimensions hors normes pour moi. Là où ma mère et moi vivons sans contraintes, en ayant chacune notre espace perso, il y a à côté un immense appartement démesuré pour deux personnes.

Je reste encore sans voix, devant tout cela, Guillaume à un petit sourire, il a vraiment tout ici, même sa chambre est rempli de choses, des consoles, une grande télé, un ordinateur pour lui seul, un coin bibliothèque où il a toutes ses BD ainsi que des figurines, et un mini panier de basket.

J’ai honte maintenant surtout en me disant qu’il vient presque tous les jours chez moi, dans ma petite chambre où il n’y a qu’un petit bureau, et un petit poste à musique. Il doit sûrement se demander où il a atterri. Je regarde l’heure, je me dis qu’il est temps de rentrer, pour ne pas inquiéter encore plus ma mère.

Mais là où j’ai le plus honte, c’est lorsqu’en revenant vers le salon, je tombe nez à nez avec son père, qui vient de rentrer. Il me regarde totalement surpris, puis Guillaume me présente sans plus tarder. Son père s’appel Jacques, il me tend la main pour me saluer, son geste semble marquer une certaine distance, ainsi que son regard indifférent.

Je me sens vraiment mal à l’aise sur le moment, après je peux comprendre qu’il soit surpris de voir une fille chez lui alors qu’il n’avait peut être jamais entendu parler moi. Je tente de sourire, pour lui montrer que je suis heureuse de faire sa connaissance, tout en lui demandant s’il va bien. Sa réponse s’est défini par un léger hochement de la tête, sans changer son expression, ni émettre un son. D’ailleurs je sens également que Guillaume n’est pas à l’aise avec cette rencontre imprévue, je crois qu’il est temps pour moi de m’éclipser.

Je salue Jacques, qui ne se contente que de me regarder passer la porte toujours avec ce même regard. Dans les escaliers je suis choquée, devant tant d’absence d’émotions, si en quelques secondes je me suis sentie mal à l’aise, je n’imagine pas me mettre à la place de mon chéri, et vivre avec cet homme.

Guillaume me raccompagne jusqu’en bas où il s’excuse pour cet embarra, c’est plutôt moi qui ai encore une fois crée un souci, sans doute que son père lui demandera des comptes quand il remontera. Il me dit de ne pas m’en faire avec ça, j’ai déjà assez de choses en tête pour le moment, puis il fallait bien qu’il ait une discussion avec son père à mon sujet. Ce sera l’occasion pour eux d’en parler.

J’embrasse Guillaume avant de le laisser, je lui souhaite également du courage pour ce qui va suivre, en croisant les doigts pour que ça se passe bien. Sur le chemin, je suis encore sous le choque de cette rencontre, froide, bien qu’elle n’ai durée que deux minutes à tout casser, j’ai l’impression d’en être imprégné, comme si elle avait durée des heures.

Au moins, tout ceci m’a permis de me changer les idées, j’ai pu passer un temps en compagnie de mon chéri que je savoure, même si la fin ne fût pas à mon goût. J’envoie un message à ma mère pour lui dire que je suis sur le chemin, quelques minutes après, j’arrive en bas de chez moi, je monte les escaliers, repensant une nouvelle fois à toutes cette journée, et à quel point j’aurais voulu qu’elle se passe autrement.

Il est 17H quand j’ouvre la porte, puis la referme en signalant à ma mère que je suis rentrée de façon habituelle. Ce n’est que lorsque je me retourne que je la vois assise dans le canapé en compagnie d’Estelle…
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