chapitre 132 image
A mon réveil, je me sens encore un peu fatiguée, je me laisse le temps de somnoler. Dans la chambre d’Estelle, il fait chaud, et la lumière pénètre peu au travers des rideaux. Je ferme les yeux, pensant à mon chéri, à ma mère, j’aimerais d’ailleurs regarder mon téléphone, voir si j’ai un message d’elle, mais je n’ai vraiment pas la force de bouger.

Je me demande quelle heure il est, je n’entends aucun bruit dans l’appartement, les parents d’Estelle doivent sûrement dormir encore, profitant du samedi pour une grâce mat bien méritée. Au bout de quelques minutes de silence total, j’entends un rire féminin, provenant de l’autre chambre.

Ils se lèvent à peine sûrement, mais en entendant les rires, je me dis aussi que les murs ici sont fins. Je me demande alors si Estelle a déjà entendu ses parents faire l’amour au travers des murs. Je me demande également si c’est ce qui va se passer dans quelques minutes.

Je tends l’oreille, j’entends toujours quelques rires, quelques voix, mais rien de plus ne se passe. A part la porte qui s’ouvre, puis des bruits sourds dans la cuisine. D’ailleurs Estelle ne tarde pas à se réveiller, peut-être a t’elle entendue ses parents se lever.

En ouvrant ses yeux, elle me regarde directement, puis me souris avant de venir me faire un câlin. On se met à parler toutes les deux, si on a bien dormi et autres. Elle regarde son téléphone, elle y voit un message de Thomas, qui apparemment a bien accroché sur elle.

Je lui demande si elle va lui répondre, elle ne sait pas vraiment, peut-être qu’elle va lui laisser une chance. Mais pour le moment elle le laisse de côté, je lui parle un peu de ce qui s’est passé hier soir, de la façon qu’elle a réagi avec ce garçon en lui envoyant des photos, alors que nous venions de vivre une semaine un peu spéciale.

Elle me regarde droit dans les yeux, puis me dit qu’elle est triste pour Marguerite, mais que la vie ne s’arrête pas là. Je ne la comprends pas tout à fait, alors elle s’explique au mieux.

Pour elle, Marguerite ne mérite pas du tout ce qui est arrivé, et même si tout le monde se sent un peu responsable, parce qu’ils se sont envoyés les fichiers ou autres, on ne fait pas sa vie autour de se qui vient de se passer.

Estelle ne veut pas s’interdire de rencontrer un garçon, de lui parler, et de s’amuser avec lui sous prétexte qu’une fille vient de vivre un enfer. Elle souhaite vivre sa vie comme elle l’entend, pour elle, il n’y a que ses parents qui ont le droit de lui dire quelque chose.

Alors elle joue le rôle en suivant les règles établie à l’école, mais en dehors, elle est libre de faire ce qu’elle veut. En parlant avec elle, je me rends compte que oui, je prends parfois les choses beaucoup trop à cœur. Après je me sens mal pour toutes ces choses qui se passent autour.

Estelle rajoute qu’il est normal de compatir pour Marguerite, mais qu’à côté, les choses continuent. Peut-être que nous aurons appris à ne pas recommencer ce genre de chose si cela arrive de nouveau, ou peut-être que non. Et même si cela lui arrive un jour, ou autre chose qui sait, la vie continue son chemin, et elle en fera autant.

Je vois ce qu’elle veut dire, il est vrai qu’elle a toujours été ainsi, pas insouciante, mais libre. Elle est mon exact opposé, j’aimerais parfois être comme elle, oser les choses sans me poser des tas de questions avant.

A y repenser, j’ai tout pris sur moi, et je l’ai également reporté sur Guillaume, je n’étais plus la même avec lui pendant toute cette semaine, alors qu’on aurait tout simplement pu continuer de vivre normalement.

Je viens alors enlacer Estelle, la remerciant d’être mon amie, de m’ouvrir les yeux sur beaucoup de choses. Depuis petite, je vis refermé sur moi-même, je m’interdis beaucoup de choses, de peur d’être mal vu, jugé. Et c’est grâce à Estelle, et aussi ma mère que depuis peu, j’avance, que j’évolue enfin, pour devenir plus libre.

Alors oui je vais prendre comme leçon ce qui s’est passé pour Marguerite, mais je dois aussi continuer de vivre, d’aller vers mes propres expérience, même si un jour ça se passe mal.

Nous sommes toujours allongées toutes les deux dans le lit quand la mère d’Estelle vient toquer à la porte. Elle passe légèrement la tête dans l’ouverture pour nous dire que le petit déjeuner est prêt. Sans plus attendre on se lève, s’habille un peu plus puis nous allons à la cuisine.

A table nous reparlons de notre soirée bowling, et le père d’Estelle ne manque pas l’occasion pour taquiner sa fille avec les garçons rencontrés hier soir. Il n’arrête plus, et Estelle en devient rouge par moment, ce qui me fait rire.

A la fin du petit déjeuner, qui s’est étendu jusqu’à pratiquement 10H, je regarde mon téléphone et vois plusieurs messages. Il y en a de Guillaume, il est vraiment en or mon chéri, mais aussi de ma mère, m’indiquant qu’elle est rentrée.

Je suis soulagée je pense de savoir qu’elle soit à l’appartement, mais cela veut aussi dire qu’elle a passé la soirée avec Marco, pour le coup j’ai hâte d’entendre son récit. Par contre, je ne pense pas que je vais rentrer de si tôt, puisque les parents d’Estelle me proposent de passer la journée avec eux, une sortie improvisée que j’accepte volontiers.

Une journée à flâner dans les rues, à rire, à me vider la tête. En passant devant l’aquarium, notre curiosité a été plus forte que tout. Il faut dire que je ne suis jamais rentrée à l’intérieur, car étant petite, et enfermée dans ma bulle, je n’ai pas participé à la sortie pédagogique organisée par mon école.

Je n’avais nullement envie aussi d’y aller même avec ma mère, de peur d’être dans un endroit rempli de gens inconnus. De ce fait je découvre pour la première fois ce lieu, les yeux grands ouverts, et émerveillés par ce monde aquatique. Nous prenons quelques photos dans les zones autorisées, pour en garder un maximum de souvenir. Un moment inoubliable pour moi, passé en compagnie d’une famille aimante.

A la sortie, il est pratiquement 16H, le temps est venu pour moi de rentrer je pense. Je repasse par chez Estelle pour récupérer mes affaires, puis on me dépose en bas de mon immeuble. Après les avoirs remerciés pour ces moments passés, je monte les escaliers en vitesse, pressée de voir ma mère et d’entendre ce qu’elle a, à me raconter.

Lorsque je passe la porte d’entré, je ne trouve personne dans la cuisine ni dans le salon. Je m’avance, empreinte le couloir, la salle de bain est vide, puis je la vois dans sa chambre, en train de ranger son linge.
Je viens l’enlacer, elle me sourit, heureuse de me voir également, puis nous nous installons sur son lit. Elle sait déjà ce que j’attends d’elle, mais elle aime ça, me faire languir.

Moi : allez maman, comment s’est passé ton rendez-vous là ?
Maman : ah mais c’est ça que tu attends ?
Moi : ba oui rooo, comme si tu ne le savais pas…

Elle en rit, puis me regarde dans les yeux avant de commencer. Hier soir Marco, était très élégant, toujours aussi soigné, et gentleman. Lorsqu’ils se sont retrouvés, il est venu déposer ses lèvres près de celles de ma mère. Un baiser doux et électrifiant, annonçant d’emblé que la soirée sera rempli de désir pour tous les deux.

A table les regards n’ont cessés de se croiser, de se perdre, de pétiller l’un pour l’autre. Des sourires au tout début timide, puis plus présent par la suite, laissant place parfois à des rougissements. Le repas était excellent, le vin également, elle ne se souvient plus très bien combien de verre elle a pris, elle sait seulement qu’elle se laissait aller volontiers.

Leurs doigts se sont entrecroisés pendant tout le repas, puis se sont liés au moment du dessert, pour ne plus se lâcher. Ils ont beaucoup parlés, rit également, puis ils ont quittés le restaurant aux alentours de 22H.

Ils ont longuement marchés, se tenant la main, s’approchant de plus en plus pour finir par s’embrasser près de la voiture de Marco. A cet instant, ma mère a commencé à ressentir une chaleur lui monter de l’intérieur, pour venir se concentrer dans son bas ventre.

Le baiser dure, il devient de plus en plus prononcé, captivant, voir fou. Leurs mains viennent se mêler au jeu, ils s’attrapent, se caressent. Ils sont là au milieu de la rue à s’échanger ce premier baisé totalement fou. Ce n’est que lorsqu’un autre couple passe près d’eux qu’ils ne reviennent à la réalité.

Ma mère est complètement perdue, puis Marco lui propose alors de venir chez lui. Sa réponse fut direct, instinctive. Mais c’est surtout son désir qui a répondu avant tout, une envie de sexe, de mâle intense.

Sur le trajet, elle ressent son cœur battre, son corps devenir chaud, son intimité se resserrer. Elle ne peut qu’attendre d’être arrivée à destination, et heureusement que l’appartement de Marco ne se trouve pas très loin, sinon elle pense qu’elle aurait pu bruler sur place.

En sortant de la voiture, elle titube légèrement, la tête qui tourne un peu sous l’effet de tous ses verres de vins. Mais Marco la soutient, ses bras sont forts, et sa main n’a pour effet que d’électriser le corps de ma mère.

Elle retire ses talons pour marcher plus facilement, et une fois la porte d’entrée franchit, ils se jettent de nouveau l’un sur l’autre, pour ne plus se séparer. Leurs vêtements sont tombés un à un dans le couloir, jusqu'à rejoindre le lit, complètement nue.

Lorsque je vois ma mère me raconter tout cela, elle éveille en moi un désir, ses yeux semblent regarder au loin, se rappelant la soirée qu’elle vient de passer, une nuit entière à faire l’amour, à ressentir ce plaisir tant voulu.

Elle craignait un peu leur première fois, le fait de ne pas être à la hauteur, ou alors d’avoir visé trop haut pour ses attentes. Mais au final, elle fût très satisfaite, en tout point. Son regard toujours perdu, elle me dit avoir jouie plusieurs fois durant la nuit, et toujours d’une force incroyable, jusqu’à en être totalement épuisée.

Ils se sont endormis au petit matin, dans les bras de l’autre, puis ils ont remis ça à leur réveil, ainsi que dans la douche. Elle se sent comblée, d’avoir eu ces moments à deux, du sexe intense, dans lequel elle a ressenti tout le plaisir d’être follement désiré.

Je ne sais pas combien de fois elle a prononcé les mots « fou », « folle », follement ». En tout cas, son récit m’a follement excitée, ah, je crois qu’elle a déteint sur moi.

En tout cas, je la vois sourire, heureuse de cette soirée, et elle a hâte de le revoir. Il en est de même pour lui, bien qu’ils ne veuillent pas trop brusquer les choses, ils vont donc devoir attendre leur prochain rendez-vous, qui est programmé pour le vendredi suivant…
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